Marianne à la flamme. marbre 03 h32cm
(Salon d'Automne 2004)

La sculpture en 3D à l'écran
Pour présenter une sculpture, toutes les performances de la photo, du film et des images en 3D ne donneront jamais que des effets-images. Les images en 3D sont utiles, de même qu'un volume d'architecture, afin d'étudier ou de mieux se rendre compte de la façon dont "fonctionne" la sculpture. Plus encore, la numérisation en 3D d'une sculpture permet de la mettre ainsi sur une disquette ou de la transporter à l'autre bout du monde par internet; elle permet de la reproduire à volonté, soit à l'identique, soit réduite ou agrandie. Mais tout cela se passe en-deça de la sculpture elle-même (par différence avec l'enregistrement numérisé d'un morceau de musique et sa restitution sur nos chaînes) : la sculpture, le grain du marbre, ses éclairages et ses reflets, la ciselure du bronze, sa patine, son toucher, son odeur, son volume que saisissent nos yeux et confirment nos doigts, cette corporéité est tout autre chose que l'image3D qui n'est qu'une image. C'était la figure sculptée qui était la tentation d'illusion ou le risque de se méprendre pour les hébreux du désert il y a 3000 ans (et qui sait si notre XXe siècle ne s'est pas enferré sur cet interdit ?); il me semble qu'aujourd'hui, c'est l'image qui est le risque, qu'elle soit figurative ou abstraite; elle entretient l'illusion, tandis qu'autour de la sculpture on peut tourner et s'assurer "de quoi il en retourne", comme Moïse s'avançant pied nu autour du Buisson ardent, autour de son dieu.


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