pierre de lune. marbre 03 h31cm
        partition musicale. 03 h38cm


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De la sculpture à l'image
et du réel au virtuel


Elles sont rares, et d'autant plus précieuses, mes sculptures qui ne sont que de la sculpture, sans photos ni divulgation d'images - au même régime que les sculptures d'autrefois, de Rodin, de Michel-Ange, des Grecs... A l'heure actuelle l'image gagne et s'impose; la photo est une dimension banale de ma sculpture : l'image qui réduit le 3D en 2D, qui annule la corporéité pour un effet à-plat, qui frustre le toucher de l'objet réel, l'image qui ne restitue que la vue la plus avantageuse de l'oeuvre, les images imprimées et diffusées qui en divulguent l'unicité tout en communiquant un peu de son effet, son agrément, sa beauté.
Mon passage récent de ce régime images-papier (book, cartes postales...) au régime images-numériques (internet) n'est pas sans surprises et interrogations. Car le virtuel entretient une frustration de distance plus grande encore, alors même que s'offre une immédiateté étonnante : il suffit, à n'importe qui, d'ouvrir son écran depuis Paris, Rio ou Delhi, pour entrer directement dans mon atelier. Aussi bien j'appelle mon site "galerie", parce que sa fonction vitrine est d'une efficacité exceptionnelle en même temps que la performance de la présentation (la mise en page). Ainsi s'opère un changement de registre dont je n'apprécie pas encore tous les avantages et pertes - un changement de rapport des gens aux créations venues de mes mains, un changement de "portée". Est-ce dire, par ces performances-images, que mes sculptures seraient moins de la sculpture et que j'aurais moins à m'adonner au geste du sculpteur ? Certes en notre modernité, c'est la facilité de l'image qui a dévalué la sculpture et la mis en crise. Mais je dirais que l'ombre est d'autant plus prisée qu'il y a trop de lumière.