La taille de la "sculpture" et l'incision du "scalpel" sont deux gestes qui séparent, dégagent et ôtent. Des gestes de la main traduisant concrètement, l'opération de l'esprit appelée le "discernement" (séparer, distinguer) et la "critique" (juger comme décisif)... Tout cela s'origine chez les grecs qui, de fait, nous ont légué autant le meilleur de l'intelligence critique que la plus belle sculpture.
Par différence, l'héritage biblique nous laisse l'interdit de la sculpture figurative, mais le modèle du geste créateur qui sépare dans le tohu-bohu, qui dégage la lumière des ténèbres, et qui créé les êtres humains homme et femme.
De ce double héritage mêlé, j'aime rejoindre le discernement du regard et de l'esprit, en même temps que l'incision de l'outil qui sépare, distingue et dégage, d'une masse informe de terre ou d'un bloc de marbre, une sculpture. J'aime cet entraînement à la pensée du monde et au geste sur le monde. La pensée et le geste de l'homme sur la femme.