La plupart de mes sculptures sont de dimension modeste, entre 20 et 60cm. Pourquoi ?
Je me suis habitué à cette taille dès mes premiers marbres, à cause de leur poids : dans le lit du torrent je choisis des blocs dans cet ordre de grandeur, mais aux limites de mes forces pour les extraire et les porter, à bout de bras, jusqu'à la route.
Cette échelle de grandeur s'est poursuivie lorsque je travaillais des formes en terre, et par là des bronzes et plus récemment du cristal. De ce fait, ce sont là autant de sculptures dont la taille convient pour habiter des intérieurs de maison, tout en restant dans des prix abordables. J'ajouterais que je suis mal habile pour travailler des objets plus petits, tandis que j'aime beaucoup m'aventurer dans de grandes sculptures.
Mais plus profondément marqué, il y a le modèle de la sculpture africaine, telle qu'en parle Michel Leiris : "des objets de dimension généralement modeste", qui "restent presque toujours à la mesure de la main qui les a façonnés", pour que "l'artiste puisse manier à sa guise" cet objet qu'il sculpte et sachant que ces statues sont souvent destinées "moins à être regardées qu'à être manipulées pour le besoin des rites".
C'est dire, de plusieurs manières qu'il s'agit d'une sculpture de la main : par la main et pour la main.

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le trois-mâts h.56cm 90
lavande h.26cm 02