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Du figuratif à l'abstrait, de l'abstrait au figuratif... sculpteur d'aujourd'hui, j'aime aller de l'un à l'autre, tantôt à l'un tantôt à l'autre, l'un renvoyant l'autre d'exigence. Ne sommes-nous pas à la confluence de plusieurs temps ?
Depuis vingt ans, les controverses d'incompatibilité et d'exclusive de l'abstrait et du réalisme, avec l'usure et les déconvenues de l'un, et le retour multiforme de l'autre.
Depuis deux siècles, l'antagonisme et le basculement du figuratif à l'abstrait : l'apogée de Carpeau, Rude, Rodin... suivi du meilleur des audaces abstraites, Brancusi, Giacometti, Moore...
Depuis deux mille ans, un inconciliable héritage : les tensions entre l'excellence de la figure dans les mondes grecs et chrétiens, et, d'autre part, l'exigence farouche venue des sémites du désert, où l'interdit de l'image est associé à la méfiance du mirage. Là encore un antagonisme inscrit au plus imitatif et séduisant des corps, des visages et du divin : la sculpture.
Depuis vingt mille ans, l'extraordinaire habileté des mains de l'homme à mettre en forme des "Vénus" et des objets séduisants de beauté et de plaisir - abstrait et figuratif mêlés.
Comment ne pas se laisser atteindre et travailler par la force et la fécondité de ces tensions qui sont le regard même sur la vie ?
grésillement marbre 2003 h.42cm
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