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Laisser aux mots sortis de ma bouche,
laisser aux tendresses coulées de mes mains,
et aux enfances venues de mes amours,
laisser à mes écrits et à mes oeuvres...
Laisser à mes paroles et bonheurs d'homme
leur allure à jamais détachée de moi,
et belles leurs échappées de mes regards,
libres leurs envolées de mes bras,
leur détachement du temps, leur éternité.
Ils sont le feu-parti du mot qui a touché juste :
venu en correspondance, en juste réponse.
Ils sont l'ouvrage auquel je me suis appliqué
et dont je sens tellement la part de chance
ou de surcroît, l'allure d'invitation, de fête.
Ils sont la sculpture que j'ose signer
pour l'avoir longuement inventée et travaillée,
mais tellement étonné par le bonheur de sa venue,
par l'imprévisible de son souffle : sa présence.
Laisser mes charmes du passé pour entrer,
sans autres forces que les miennes,
dans cette invitation toujours renouvelée de la vie:
libre et démunie, ma présence
à ce qui est là maintenant,
l'éternelle présence qui coule entre mes doigts.
la désirée 2002
fonderie Landowski n°3/8 - 34cm
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