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la Phocéenne majeure 135cm
fonderie du Gour 1998 n°1/8
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l'aigue-vive
bronze Landowski fondeur
n°2/8 2002 h.115cm
Dans sa création en 1997 et son premier tirage en bronze, cette femme est à genoux sur deux marches dans l'angle d'un escalier. Dans une version récente, en ciment, elle borde la chute d'eau d'une fontaine (2002).
Lors de la ciselure de cette sculpture en bronze, n°2/8, en l'essayant sur son socle, là où la jambe de la femme, le haut de sa jambe, s'ajuste contre le montant de bois, il s'est avéré qu'un manque devait être comblé : une plaque de quelques 12cm sur 8 devait être rapportée, soudée puis ciselée en continuité du reste de la jambe. Chirurgie esthétique. Le ciseleur va chercher un morceau de bronze au rebut d'une autre sculpture - un rebut dont les plissements et le grain de surface s'apparentaient approximativement à la peau de ma sculpture. La plaque est donc dessinée, découpée, mise en forme, soudée, et son apparence semble effectivement se fondre avec le reste de la jambe. En cette zone d'ombre discrète, j'en serais peut-être resté à une économie de traitement, à une ciselure sommaire, si l'ouvrier ne m'avait fait la remarque : "Ce n'est pas votre matière". Autrement dit : "comment pourriez-vous vous appropriez la matière (la surface ciselée) d'un autre sculpteur pour la rapporter sur votre propre sculpture ?" Il me revenait, là, à ce haut de l'entrejambe de ma sculpture (de "ma" femme), de lui rendre sa fierté, son apprêt singulier; je devais lui créer une "matière" venue de ma main et à nulle autre pareille, avec nulle autre interchangeable. De bronze à peau, en serait-il ainsi de l'oeuvre de nos caresses ?
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